À réimprimer, en version super imperméable ou même tactile, l’industrie du papier a encore de belles années devant elle, en pariant sur l’innovation.
L’annonce de la bouteille de bière en carton par la marque Carlsberg, ça vous rappelle quelque chose ? Pour remplacer le plastique, le verre et l’aluminium, plusieurs prototypes avaient été dévoilés sans que l’on n’ait pu, jusqu’alors les retrouver en supermarché. C’est pourtant une tendance à surveiller de près car les propriétés du papier associées à un procédé de chimie verte peuvent transformer un support souple en un véritable contenant imperméable et résistant.
Pour le point technique, cette technologie sans solvant qui permet de rendre hydrophobes des matériaux à base de cellulose est la chromatogénie. C'est une technologie qui utilise la réaction de chlorures d'acides gras avec des groupes hydroxyles. Le procédé peut être comparé à l’impression : les acides gras chlorés sont appliqués à l'état liquide sur le papier ; puis la température est augmentée pour l'amener à l'état gazeux. Cela permet de protéger toute la surface des papiers de l'eau en raison de la liaison chimique directe entre les hydroxyles de surface et les acides gras.
Du côté des supports imprimés, en plus du papier recyclable et recyclé, la progression des papiers ré-imprimables est à noter. L’union de deux laboratoires a été nécessaire pour créer un papier capable d’absorber jusqu’à 80 réimpressions. Grâce à un jeu habile entre des encres photosensibles et un traitement UV spécifique, les messages imprimés deviennent éphémères et donc remplaçables, puis le papier peut être imprimé de nouveau, et ainsi de suite.
Le papier est donc loin d’être fini, il pourrait même devenir la nouvelle génération d'écrans tactiles comme l’ont annoncé des chercheurs de l’Université Carnegie Mellon qui a développé des prototypes assez convaincants de feuillets interactifs.